Mercredi 28 mars : Hué et la rivière des Parfums

On ne peut pas dire que ce fut la plus belle des journées du séjour mais finalement, elle permit de se reposer un peu!

En effet, la nuit a été dure dans le train qui arrive à Hué vers 11 heures du matin avec un soleil déjà haut et une chaleur accablante. Nous notons autour des 40° qui ne vont pas nous quitter jusqu’au fond du delta du Mékong.

Descente rapide du train dans lequel quelques heures plus tôt, le petit déjeuner nous a été servi, découverte par la fenêtre, de nouveaux paysages.

Dans la gare, les petits commerçants sont là, descente rapide des bagages, direction l’hôtel pour un brin de toilette, même une grosse toilette car le poil a poussé et la sueur coule...à flots. Le nouveau guide : Mr. Nguyen Quoc Chuong, le guide du sud nous a « récupérés » avec son petit drapeau. C’est l’opposé de Hau, beaucoup plus âgé, moins bavard même si on notera une singulière transformation au fil du temps. La chaleur est sèche. Nous n’en sommes plus à dégouliner en permanence comme dans le nord. L’évaporation est là quasi instantanée, la nécessité de boire, constante. Après le repas, nous sommes conviés à une mini-croisière sur la rivière du Dragon ou Rivière des Parfums. Atteints par une somnolence redoutable, les yeux de chacun de nous se ferment en alternance tandis que la femme du pilote de ce « rafiot » typique, déballe avec son fils, quantité de marchandises pour essayer de nous en « refiler » après marchandage qui évidemment s’impose. Quelques uns, plutôt quelques unes (logique, direz-vous) se laissent tenter, tandis qu’à petite vitesse, le tour du « port » est entrepris pour la découverte des bateaux de pêcheurs, amarrés face à l’embarcadère. Puis, c’est la longue remontée du fleuve, cap à l’ouest, pour atteindre les tombeaux impériaux des Nguyen tandis que l’ensemble du site  présente quelques ressemblances, en beaucoup plus petit tout de même, avec la « Voie Sacrée » à Pékin. Durant l’approche, le seul éléphant de notre voyage, s’ébrouant dans l’eau et lançant avec sa trompe, des jets d’eau en l’air, il est suivi par son cornac.

Selon la tradition chinoise, les empereurs vietnamiens se préoccupaient de leur vivant, de leur passage dans l’au-delà, pour des travaux qui ruinaient l’état. Le tombeau devait être protégé des mauvais esprits par un écran naturel : butte ou colline. Il fallait se référer aux mythes chinois selon lesquels la terre communiquait avec le ciel par l’intermédiaire du monde royal. Ces tombeaux se dispersent à l’ouest symbolisant la mort tandis que l’est symbolise, lui, la vie représentée par le Dragon Bleu, alors que le sud reste la direction bénéfique.

Comme toujours, nous sommes accueillis par une multitude de petits vendeurs qui viennent nous titiller dès l’amarrage du bateau. Une heure de temps, nous déambulons à travers les pierres tandis que le soleil joue avec les formes. Il fait déjà nuit lorsque nous retrouvons Hué tandis que la soirée est réservée (sur le même bateau : le vietnamien change très rapidement d’activité dès lors où des Dongs sont à engranger) à un sympathique repas agrémenté des chants d’un groupe folklorique.

Nous sommes serrés à la table  mais c’est une habitude vietnamienne liée certainement « à leur corpulence ».

Pour tout dire, il nous tarde de récupérer, de dormir.

De fait, l’aller en bateau, le retour à bicyclette (ou le contraire) auraient été là, plus en accord avec la logique.

Du temps perdu, ça ne s’imposait pas...

Christian ASPE