Samedi 31 mars : jusqu'à Hoi-An (70kms environ)

Ce ne sera pas une journée difficile même si finalement longue car entrecoupée de nombreuses visites dont la Montagne de Marbre. C’est justement par elle que nous commençons la matinée non sans avoir regardé une dernière fois, le col des Nuages toujours dégagé dans notre dos et les plages..

Une douzaine de kilomètres pour atteindre le but. Tout de suite, nous nous trouvons dans une ambiance grouillante où le commerce fait loi. Visite à un atelier où l’on sculpte le dit marbre, ébahis par la qualités des « artistes » (ce ne sont plus de ouvriers) qui façonnent tout au marteau et au burin. Ici, tout est à vendre, transport vers toutes les parties du monde compris. Puis direction, la montagne même à quelques hectomètres. Ce seraient ici, cinq reliefs karstiques d’une centaine de mètres d’altitude, datant de l’ère primaire et correspondant à différents éléments : le feu, l’eau, la terre, l’air et le bois. Pour la légende, ce seraient les restes d’un immense oeuf pondu par un Dragon et ils furent sacrées par les Cham.

Sur l’un d’entre eux, la pagode Tam Thai édifiée en 1825 par l’empereur Ming Mang. Ici, beaucoup de pèlerins en dévotions mais notre approche en tenue « particulière » ne suscite aucune désapprobation, aucun regard méchant. La tolérance comme partout ailleurs, est de mise. Nous en sommes quelque part, touchés tant ce phénomène est absent de France ou si peu ancré.

Plus tard, nouvelle visite : un atelier de tissage de la soie mais les moyens de productions sont archaïques. Une roue de bicyclette est le moteur principal de la mise en bobine du fil. Nous pouvons regarder festoyant de feuilles de mûrier, quantité de vers qui seront plus tard, ébouillantés.On nous offre le thé mais les productions ne nous attirent guère. Elles manquent de couleur, elles sont sobres pour la fabrication ici-même, de vêtements classiques.

Enfin, nous atteignons Hoi Han, la plus ancienne ville commerciale du Vietnam (plus de 400 ans). Elle est connue pour son vieux pont et ses rues (commerciales, c’est évident) de style Chinois ou Japonais.
Tout d’abord, clin d’oeil au pont japonais (pont pagode couvert...à l’abri du vent et de la pluie) : Cao Nhat Ban qui date de 1593. Son objectif sur les 18 mètres de long et 3 de large, était de rapprocher les communautés japonaises et chinoises. Ville de résidence durant la mousson, elle s’est enrichie très vite au point de proposer de superbes demeures (Nous visitons l’une d’entre elles parmi une douzaine possibles : la maison Tan Ki avec explications en Français où le thé est une nouvelle fois, offert).

Particularités : déjà une poulie par laquelle on monte tout au premier étage pour préserver des inondations, mais encore sur les piliers en jaquier massif incrustés de nacre,  des idéogrammes composés de figures d’oiseaux. Cette demeure se visite depuis 7 générations et est classée monument historique depuis 1985

La qualité des boiseries et meubles (toujours de couleur sombre) est à signaler. Le mobilier typique fut encore, l’un des attraits de ce voyage par la richesse des formes et la finition due à des artisans de haut niveau.
Le port de Hoi Han à 5 kilomètres de la mer,  s’ensabla et la ville tomba dans l’oubli et c’est de cette léthargie qu’est née paradoxalement, la préservation des sites. La ville appartient au patrimoine mondial de l’UNESCO
Promenade ensuite le long de la rivière Thu Bon pour finir au temple Quan Cong.

Une heure et demie de temps libre pour prendre la température de la rue, visiter le marché. Repas dans un  restaurant typique au bord de l’eau...Encore une journée de passée!.

Christian ASPE