Mardi 3 avril : jusqu'à Buon Ma Tuöt (90 km)

Aujourd’hui, ce sont les Hauts plateaux que nous traversons Nord-Sud avec deux séquences en bus : une dès le départ et l’autre pour finir l’étape.( 200 km de bus )

Entre temps, séance de pédalage de part et d’autre d’une terre rouge marquée de façon presque permanente par des dépôts d’ordures lancées sur les bas-côtés. La qualité du « spectacle » s’en trouve singulièrement gâchée même si cette zone ne fait pas partie des plus spectaculaires du Vietnam.

Toutefois, une nouvelle halte en bordure de plantations, nous permet d’en savoir plus. Par la grandeur de sa feuille beaucoup plus grande, nous reconnaissons vite le Robusta. Celle de l’Arabica est beaucoup plus petite. Nous pouvons encore observer de plus près les poivriers, leur fleur, leur forme. Toutefois, au vu des habitations, on n’a pas l’impression que ces cultures amènent de grandes fortunes. Tout au plus, elle doivent servir de complément.

Bizarrement par rapport à la plaine, l’activité semble sur ces hauts plateaux, moins soutenue. Toujours autant d’immenses plantations d’Hévéas qui avec les jachères constituent l’essentiel de la zone tandis qu’on note encore un petit élevage mais les bêtes sont ici efflanquées, attendant la saison des pluies pour que l’herbe repousse. Nous traversons souvent des paysages quasi-désertiques dans lesquels seuls, quelques arbres morts donnent une atmosphère  presque lugubre.- une maison par ci, une maison par là - mais encore quelques hameaux avec sur le pas de la porte, des gens souriants qui nous tendent la main. Nous ramassons quelques noix de cajou (que l’on appelle sur le site : pêche à noyau dehors, car la graine est hors du fruit)

Tout d’un coup, un léger vent s’invite, faisant monter des nuages de poussière qui passent partout : si certains n’y voient que du bleu, d’autres broient du noir, nous - on voit rouge même tout rouge. J.P s’est masqué ressemblant tout d’un coup à un martien...ou un petit homme vert! (Il déguste ainsi moins que les autres.) Les socquettes ont changé de couleur, les pieds avec. Plus haut, imprégné de sueur, le maillot est aussi transformé. Si bien que le soir, au moment de la douche, un prélavage du...corps s’imposera avant de songer aux affaires. Quant au final, il est sans grand interêt.

Christian ASPE