Vendredi 6 avril : jusqu'à Ninh Thuan (Bus, puis 80 km à vélo et final en car environ 100 km)

Quelques motifs décoratifs en pierre cuite, méritent dans l’hôtel même, un coup d’oeil comme les maisons locales juste en face.

La première partie de la journée se fait en bus pour éliminer une zone sans grand intérêt mais aussi pour ne pas allonger inutilement, la journée. Dans une station service (une nouvelle fois, on note que Caltex est très présent au Vietnam, survivance de cette époque coloniale), un figuier local original. Sa feuille ne ressemble en rien  à celle que nous connaissons tandis que ses rameaux sont garnis de tout petits fruits sans saveur. Ils ne se mangent d’ailleurs pas.. Nous sommes assaillis par un « nouvel essaim de guêpes » mais celles-ci, voyant notre attitude très passive, n’insistent pas outre mesure.

Virage à 90° gauche et là, à Phuoc Dan, nous réenfourchons nos « bêtes » que nous délaisserons encore en fin d’étape, l’arrivée à l’hôtel selon les guides étant particulièrement délicate pleine de zig et de zag. Il est plus simple de nous y porter que de nous...perdre. Quoique relativement courte, cette journée ne manque pas d’intérêt car dans cette région peuplée de nombreux Cham, descendant d’ethnies qui contrôlèrent le littoral jusqu’en 1692, nous allons y découvrir, bien près de la mer, un paysage digne de l’Andalousie avec désert et canons secs mais pleins de couleurs. La première partie face au vent qui s’est levé, est la plus délicate. Nous avons au préalable réparé une crevaison devant une maison. La famille au grand complet, est sortie et les hommes sont très curieux. Dérailleur mais aussi pose d’une rustine, tout cela, ils ne connaissent pas. Les enfants reçoivent quelques stylos et sucreries qu’ils s’empressent de montrer aux parents : nouveaux sourires, poignée de main même. Ces gens là sont adorables comme partout ailleurs dans le pays.

Une bosse constitue l’apéritif tandis qu’en bordure d’un champ, des sacs remplis de manioc, attendent qu’on les charge pour les amener au village.. Un boeuf un peu affolé par notre présence, tire tout ce qu’il sait sur sa longe mais il est pris par le nez et la douleur le calme, il se laisse même approcher sans trop de craintes. Nous n’avons pas parcouru dix kilomètres sur cette montagne russe  que le paysage a complètement changé. Pas la moindre habitation  et une terre rougeâtre quasi désertique. Mais tout se modifie encore entre Vinh Hao et Phan Ri Cua. Nous revenons dans une zone où le touriste dans des stations récentes, est le maître. Tout est conditionné pour lui, même si dans quelques petits ports, se devine une vie comme autrefois avec quantité de minuscules bateaux ronds (les bateaux-paniers) au milieu d’une flottille ancrée là et qui attend la prochaine sortie. On distingue, à bord,  hommes et femmes qui réparent les filets.

Les Ghe Thung Chaï sont les bateaux-paniers les plus simples. Circulaires d’un mètre et parfois plus, ils sont légers et d’une remarquable stabilité. Ils se manoeuvrent par le mouvement tractif d’une pagaie.

Ils sont admirablement adaptés pour rester sur les lames, l’effet de travers n’existant pas. On les rencontre par mer agitée et forte houle autour des barques de pêche pour entre autre, poser et relever les casiers.

Ces mêmes embarcations existaient en Mésopotamie sur le Tigre sous le nom de Kouffa ou Couffa. On les trouve encore dans l’Inde du Sud et elles sont proches du Curragh Irlandais fait d’une carcasse d’osier recouverte de peau. (Avec la complicité de Jean Louis Frémont.)

Au restaurant, le brumisateur est en marche. Plus loin, au bord de la route, des étals garnis de fruits du Dragon avec très près, les plantations. Autour de 15 heures, en car tandis que nombreux sommeillent et dorment même.

Nous arrivons à destination dans un ensemble énorme de 35 hectares : le site écotouriste de Binh Chau dans une zone préservée de 11000 hectares. Il est constitué de plusieurs unités avec restaurant tandis que la source d’eau chaude  avec piscine est le lieu de convergence, tout comme d’ailleurs, le bassin protégé où des crocodiles en rêvassant, observent du coin de l’oeil. Boutiques (prix intéressants), bar, tout y est!.

Christian ASPE