Samedi 7 avril : jusqu'à Cap Saint Jacques (Vung-Tau) - 80 km environ

Qui écoute les informations télévisées a obligatoirement entendu parler du Cap Saint Jacques et plus accessoirement de Vung Tau en bordure de l’eau avec ses plages immenses et donc, ses hôtels de luxe qui vont de pair. On a pu ainsi apprendre que quelques âmes bien pensantes ont l’intention de dénaturer tout le pays pour en faire un énorme nid à touristes avec casinos, boites de nuit...et j’en passe.

Il y a du Dong à prendre, ou plutôt du dollar, mieux perçu que l’Euro et pour cela, que ne ferait-on pas?

Si bien que ce lieu béni de la planète risque vite de devenir un capharnaüm qu’il vaudra mieux éviter que visiter si on est amateur de la nature.

Nous sommes venus au bon moment car ce ne sont pas encore des îlots de béton qui se succèdent même si Vung Tau connaît une grosse animation.

Mais pour aller au terme de l’étape, il faut avaler 80 kilomètres. Ce n’est pas la mort d’autant que globalement ils sont faciles même sous la chaleur.

Le carnet de bord nous annonce des fermes d’élevage de crevettes. Pas une à l’horizon. Quant aux fruits du Dragon eux aussi répertoriés, on les a vus la veille.

Mais proches de la mer, la moindre rivière, la moindre flaque d’eau est occupée par quantité de bateaux colorés. Le chargement d’un énorme tronc sur une charrette conçue à cet effet et tirée par un boeuf se remarque vu l’archaïsme des moyens utilisés pour le grimper : tout à main d’homme - dur, pénible voire dangereux.

Le repas est pris en bordure de plage : au menu, des crabes que l’on vient de pêcher et que l’on cuit devant nous dans un chaudron près de l’eau, fruits de mer à gogo, fruits tout court.

Trempette dans l’onde claire avant de se délecter. Pratiquement, tout le groupe est là, les pieds dans les flots, Marcel en première ligne avec Michel. Bien sûr, quelques marchands ambulants essaient de vous vendre...des poissons qu’ils font griller devant nous. Quantité de gamins jouent et viennent même à notre rencontre.

Il ne reste que quelques kilomètres à parcourir. Ils sont avalés sans problème. Vite la douche et on repart pour les visites : la Villa Blanche appelée ainsi,car liée au prénom de la fille de Paul Doumer, alors gouverneur général de l’Indochine et construite en 1898, puis  par la suite, devenant résidence d’été de Bao Dai, dernier de la lignée des Nguyen est située tout en haut d’une colline dominant la mer. Par contre, l’entrée pour le Christ géant datant de 1971, haut de 30 mètres et qui rappelle celui de Rio de Janeiro, de l’autre côté de la ville et offrant un point de vue différent, nous est interdite. Et oui, ce sont les fêtes pascales, on l’avait oublié et à cette heure (17 heures), contrairement aux autres jours, les visiteurs ne sont pas admis. Il ne reste qu’à faire demi-tour pour continuer « pédibus » notre promenade le long de la mer. Le soleil joue avec les nuages et permet de jolis clichés avec en premier plan, des bateaux, des barques sur lesquelles les touristes reviennent de promenade tandis que l’on rame...avec les pieds. Déjà vu mais toujours aussi intéressant à regarder. Ici aussi, on vend de tout, on loue de tout dont des bouées pour les enfants qui s’ébattent en nombre au bord de l’eau. La moto sert de moyen de transport familial. Sur un siège à deux places, quatre personnes prennent souvent place.

Il est clair que la barrière de la langue constitue un handicap majeur pour la communication mais il est des fois aussi où la simple vision de mots dans une langue sans traduction aucune, amène le sourire, voire le rire.

Lisez ceci en lui donnant le sens français : CA BÖ VIËN CHIËN, CA VIËN. Je n’ai pas demandé à mon Gold, ce qu’il en pense!...

Nous traversons la grande avenue avec les deux Marcel, Claudine, Marie-Claire : un godet s’impose. Se joignent à nous venant de rôder, Danièle et Gérard. Une « Saïgon » fraîche  vient sur la table, n’y reste pas longtemps. Nous sommes dans la béatitude des gens heureux. La nuit commence à tomber. Sur le haut de la tour de l’hôtel, nous fixons dans le numérique, les premières lueurs de la dernière nuit sur la mer de Chine

Christian ASPE