Mardi 10 avril : Retour à Saïgon, pardon Ho Chi Minh Ville !!

Il est à peine plus de cinq heures trente lorsque les bruits extérieurs nous réveillent : les oiseaux bien évidemment mais aussi les grenouilles nombreuses dans le ruisseau qui passe sous les pilotis.

Au fond du parc, les crocodiles attendent leur déjeuner en ouvrant un oeil. Quand André (celui de l’Ain) sur la proposition d’un des gardiens, leur présente un morceau de poumon au bout d’une longe, énorme saut de deux d’entre eux et claquement de dents, un claquement sec qui ne laisse...que le bout de la corde.

Après le petit-déjeuner, le bateau nous attend pour aller faire le tour du marché sur l’eau.

Le décrire n’est pas suffisant, il fut le voir, le sentir, le palper, le vivre...Quantité d’habitants du Delta vivent dans celui-ci comme dans les autres, du commerce, chargés à ras bord.. Embarcations de toutes dimensions, jeunes comme vieux sont là, beaucoup y habitent même, des villages sur l’eau en quelque sorte comme nous en avions dévouverts à Halong.

Sitôt débarqué, sitôt en chasse de quelque produit nouveau, de quelque vêtement pour alourdir encore des bagages qui se désespèrent au point même de se demander si leur propriétaire va pouvoir les fermer. Babette achète un...chapeau vietnamien plus encombrant que cher.Il va falloir le ramener à Toulouse...C’est ensuite le retour vers Saïgon entrecoupé évidemment par une singulière prise de calories dans un restaurant de plein où J.P. en conversation avec des voisins, découvre qu’il est face à la soeur de Bernard Hinault avec laquelle son fils est parent par alliance et les voilà-t-il pas à 12000 kilomètres, de parler de la famille, de celle restée au pays. Le monde est finalement petit...

Avant de quitter les lieux : admiration devant da dextérité d’un cuisinier de l’établissement qui fait cuire des boules de riz gluant qui gonflent à vue d’oeil devant nos yeux interrogateurs.

Nous rentrons alors dans la banlieue de Saïgon avec ses travaux, ses bidonvilles, ses marchands en tous genres tandis qu’un camion Lafarge nous croise. Mon gendre, qui travaille au Teil (07) dans une cimenterie du groupe, va gonfler les pectoraux quand il va lire ça!

Nous retrouvons l’hôtel Lan Lan...où on nous demande les passeports déjà vus l’avant-veille! A en hurler de colère : Diable, ce que la paperasserie d’état peut prendre dans certains cas, un côté stupide, voire ridicule et celui-là défraie la chronique surtout que nous sommes 26. Comment aurait-on pu braver et feinter, le contrôle de la police des frontières (qui avait fait son travail avec sérieux). Si nous sommes un groupe aussi important dans le pays, c’est que nous sommes régulièrement autorisés. Ceci est d’autant plus lourd à digérer que en dehors des hôtels, pas une personne ailleurs, ne nous a demandé de justifier notre identité, ni notre nationalité.

Nous retrouvons Claudine et Jean qui nous font part de tous les problèmes à solutionner avec la police (Pas moins de trois contrôles), les ambassades...Le corps de Marcel ne partira que plus tard et finalement, Claudine rentrera avec nous. Solide, elle est!

Courte toilette, et rendez-vous est pris avec Michel et Bernard pour aller acheter le bagage à main. Puis, promenade autour du marché intérieur. L’extérieur est absolument dégagé.

Nous trouvons un superbe polo puis avec Dédé et Nicole, allons nous installer sur les chaises basses et tabourets de bars de rue comme il en existe tant au Vietnam.

Bien nous en prend car quelques minutes plus tard, nous assistons au spectacle le plus insolite qui soit. Il est 17h30 et aussitôt qu’un employé municipal touche les barrières rangées sur le côté, venant de toutes parts, chargés à mort qui de chaises, qui d’étals, qui d’appareils de cuisson, qui de nourriture de toute sorte,qui d’aquariums même remplis de poissons, de crabes..., arrivent ventre à terre et en moins de dix minutes, tous ces restaurants de rue sont opérationnels pour servir le repas aux passants sollicités par des « appelants » bruyants et gesticulants. Déjà, certains s’installent. Jusqu’à 23 heures, on verra le trottoir occupé par les affamés. Nous sommes ébahis, numérique à l’affût. Bien nous en prend.

Nous rencontrons un groupe qui à son accent, ne vient pas du pole Nord. Il est de Monaco. Dans la conversation, je glisse que mon cousin a été basson à l’opéra de Monté-Carlo.

« Et comment il s’appelle »

« Robert Nicolas »

« Vous lui donnerez le bonjour du premier trompette qui joua avec lui. »
Le monde est toujours aussi petit.

Direction le restaurant en plein air, brillant encore avec musiciens et danseuses. Nous distribuons aux guides, leurs enveloppes mais le coeur n’y est pas pour faire la fête.

La fête gâchée, il nous manque Marcel!

Christian ASPE