Mercredi 11 avril : plus que quelques heures au VietNam

Si tout a une fin, il est clair que celle là arrive plus vite qu’on ne le pensait. 26 jours, c’est long et pourtant ceux-là ont duré l’espace d’un...instant. C’est dire que finalement, la longueur n’est qu’une valeur relative des choses, c’est leur conception, leur déroulement qui fait la différence.
Et avant d’en finir donc, il est peut-être temps de mettre en exergue le groupe, le temps, le pays mais surtout Jean qui a conduit de main de maître, son affaire malgré des problèmes lourds à solutionner, nous en connaissons.

Jamais sans la FFCT et sans lui, on aurait réalisé dans de telles conditions, un tel voyage. Jamais sans le comportement de tous, on ne serait arrivé au final dans une telle ambiance. Et s’il est vrai que nous avions, nous les « Chinois », un sacré avantage : celui de nous connaître déjà au nombre de onze, l’amalgame a été vite fait. Je crois que nous n’étions pas à Hanoï pour l’atterrissage, que nous nous étions déjà liés. Et là, j’ai encore une pensée pour Marcel, un garçon communicatif, plein de bon sens. Je ne le connaissais pas jusqu’alors mais il me sera surtout difficile de l’oublier.

Il est clair que j’aurai bien du plaisir avec Babette à vous retrouver tous, chacun avec son caractère, ses manies, mais chacun plein de bonne humeur communicative et rempli d’un vécu si différent les uns des autres. C’est même certainement ce qui a fait la richesse de ce groupe.

Allez, assez de superlatifs le concernant, les chevilles vont gonfler et ce n’est jamais très bon...

Donc, ce matin tôt, ce sont les dernières visites dans le centre de la ville avec la cathédrale et la poste tout d’abord puis enfin la dernière pagode.

Cathédrale et poste donnent justement un peu d’air du « pays », survivance de cette colonisation  dont les effets peuvent être contradictoires. Mais là, reconnaissons que l’on peut parader parce qu’on a laissé du positif à la postérité.

La poste centrale (Buu Dien) construite dans le style de la gare l’Orsay est ornée d’une jolie verrière charpentée sortant des ateliers de Gustave Eiffel. De part et d’autre de l’entrée, on trouve les deux grandes cartes de la Cochinchine mais aussi des environs de Ho Chi Minh City. Elles datent de 1936.
Particularité : à l’intérieur, un écrivain public aide les habitants qui en ressentent le besoin, à faire leur courrier. A l’extérieur, des statuettes des grandes figures du génie français : Arago, Gay Lussac...

Il suffit de traverser pour rejoindre la cathédrale Notre Dame (Nha Tho Chanh Toa) édifiée par l’architecte Bourard entre 1877 et 1880.

Construite sur l’emplacement de la citadelle puis d’une pagode, elle est de style néo-roman avec deux flèches de 40 mètres de haut.. Elle possède une façade en briques venues (lisez bien) spécialement de TOULOUSE (Cocorico, mes poumons se gonflent démesurément...) tandis que les vitraux les plus anciens arrivent de Grenoble (les premiers à gauche en entrant). Sur la place devant : une statue de la Vierge Marie tenant un globe.

Sur le parvis, des marchands dont un de cierges... Sur le bas côté, une jeune mariée fait des exercices de style en tongs, pour trouver la bonne pose aux côtés de son futur mari, musicien de métier (violoniste).

Dernier détour avant le retour : la pagode Giac Lam qui date de 1744, l’une des plus riches de la ville, elle n’a pas été rénovée depuis 1900, ce qui lui donne son authenticité. Elle conserve 113 statues de bois de jacquier laquées rouge et or ainsi que 500 tablettes de neuf générations de bonzes.  Sur la gauche, un arbre des « âmes errantes », rouge et or est constitué de 49 lampes à huile.

Comme partout au Vietnam, nous y avons été reçus avec beaucoup de gentillesse, de tolérance.

Toutes ces visites, c’est bien peu si l’on considère la surface de cette ville et l’ensemble de ses curiosités  mais c’est déjà beaucoup quand il faut faire des choix. On aurait pu y ajouter l’hôtel de ville (qui rappelle les bâtiments officiels de la République Française), certains hôtels...

On peut simplement ajouter qu’ici, le niveau de vie des habitants est souvent deux fois plus grand que dans le reste du pays.. Les habitants du district s’appellent toujours les Saïgonnais tandis que la ville pour oublier le colonialisme, a changé de nom. Elle est l’enfant terrible du Vietnam, regroupant à elle seule 25% du commerce de détail du pays. Elle est devenue une ville cosmopolite, à la population ouverte contrairement à celle du Nord plus réservée. Le port est prêt à toutes les tribulations grâce au « socialisme de marché » et on y trouve tout depuis l’électronique de Taïwan aux boites de « Vache qui Rit ».

Elle est découpée en 17 arrondissements urbains et 5 districts ruraux regroupant plus de  huit millions d’habitants.

Saïgon signifie « bois de kapokier » et est devenue en 1789, la capitale des Nguyen, seigneurs du sud. C’est là que sera popularisée l’écriture nationale et sera imprimé le premier journal.

Suite à la politique nationaliste des Nguyen, Saïgon fut prise en 1857 par les français et la ville fut alors aménagée., les avenues tracées en damier. Saïgon devient alors, la capitale de la Cochinchine, le seul territoire de l’Indochine à recevoir le statut de Colonie, le Tonkin et l’Annam étant seulement des protectorats.

Il ne nous restait plus qu’à rejoindre l’hôtel (nous avions les chambres jusqu’à 10h30), prendre une douche, aller au restaurant plus tôt que d’habitude pour être conduits ensuite à l’aéroport International près du centre ville. Nous retrouvions nos vélos qui rejoignaient avec nos bagages sur des chariots, le comptoir d’embarquement de Malaysia Airways.

Bien évidemment, on nous fit des misères avec le surpoids. Finalement, tout s’arrangea à grand renfort d’explications. Nous laissions nos guides locaux qui apparemment laissaient couler une petite larme (nous aussi!...), procédions aux formalités de police puis d’embarquement.

Il était pratiquement 16 heures, les roues du Boeing quittaient le Vietnam. Déjà, l’armoire aux souvenirs s’ouvrait. Longue escale à Kuala Lumpur, arrivée à Paris après un vol de nuit ( le jour, nous l’avions juste derrière et il ne nous a pas rejoint). Derniers bisous et transfert au Hall B pour prendre, un jour de grève des aiguilleurs du ciel, la chemin de Toulouse. Ceci ne se fera pas sans mal avec un nouveau surnombre de places vendues, vélos d’un côté, valises de l’autre. Finalement, nous partions, atterrissions même à l’heure dite mais sans nos bagages que nous ne retrouvions, portés directement à notre domicile, que le lendemain. Rien de grave!

La boucle était bouclée. Le plus heureux dans tout cela, mon gros chien Gold qui après les léchouilles d’usage, prit immédiatement sa place réservée sous l’escalier intérieur.

Nous étions le 12 avril, 12 heures et nous mettions un point final...quoique les affaires à rentrer, à nettoyer!

Vous connaissez, n’est-ce pas, ce sont les joies du voyage.

 C’est le dimanche 29 avril à 7 heures que je mettais un point final à l’enregistrement de ces souvenirs. Pour la partie touristique, des notes souscrites au Guide « Evasion Vietnam » de chez Hachette. Il m’a permis (à posteriori) de mieux comprendre. Et pour me rafraîchir la mémoire par instants : Patrick, Jean Louis et Henri

                                                                                           Christian, Babette

 Que ces lignes donnent le goût du voyage « intelligent », mais surtout des lignes pour André et Maryse, André et Martine, André et Nicole, Marie, Marcel et Marie Claire, Edwin, Jean et France, Jean Louis, Henri et Annie, Patrick, Bernard, Jean Paul et Colette, Michel, Danièle et Gérard, Claudine et MARCEL, ainsi que tous nos guides Vietnamiens.

Christian ASPE